Aider les jeunes à passer le cap de la crise abonné

• Dès septembre, 700 000 jeunes vont arriver sur un marché du travail dégradé.
• Un plan de soutien à l’emploi des jeunes est au menu des discussions entre les partenaires sociaux et le gouvernement.
• La CFDT revendique un « pack jeunes », accompagnement global des 16-30 ans, inspiré de la Garantie jeunes, comprenant des allocations pour les plus fragiles.

Par Marie-Nadine Eltchaninoff— Publié le 24/06/2020 à 15h25

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Jamais les perspectives pour l’emploi des jeunes n’ont été aussi sombres. Dès avril, le nombre de jeunes au chômage augmentait de près de 30 % (contre 22 % tous âges confondus) ; et l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) notait une chute du nombre d’offres d’emplois destinées aux jeunes diplômés de 69 %. D’ici à la fin de l’année, 900 000 emplois pourraient être détruits selon l’Unédic. Dans une telle période, les employeurs jouent la prudence et tendent à différer le recrutement de profils juniors. Comment, dès lors, éviter à la génération 2020 de trouver porte close sur le marché de l’emploi ? « La jeunesse ne doit pas être la variable d’ajustement dans cette crise sanitaire, économique et sociale. L’emploi des jeunes est au cœur du travail mené avec les partenaires sociaux pour préparer le plan de relance. Il n’y aura pas de génération sacrifiée », affirmait la ministre du Travail le 4 juin.

Un engagement à maintenir en emploi ou à accompagner

Après l’apprentissage, qui a fait l’objet d’un plan de relance salué par la CFDT, ce sont les mesures de soutien à l’emploi des jeunes qui sont à l’étude. Les annonces devraient suivre en juillet. Première piste, le ministre de l’Économie s’est dit favorable à une prime destinée aux entreprises qui recrutent des jeunes en CDI ou en CDD de plus de six mois. « Nous préférons une prime à des allégements de cotisations sociales qui ne feraient que creuser le déficit et grever nos capacités de protection sociale, mais cette prime doit être soumise à conditions pour éviter les effets d’aubaine ou de substitution, explique Inès Minin, secrétaire nationale. Les entreprises doivent s’engager à garder les jeunes en CDI ou, s’il s’agit d’un CDD de six mois, à les accompagner à l’issue de leur contrat. » Les grandes entreprises dont les capacités financières sont intactes ne devraient pas en être bénéficiaires ni les groupes qui déclarent des plans de licenciements.

La CFDT propose de construire une véritable politique de soutien à l’emploi des jeunes en agissant sur plusieurs leviers, détaillés dans les 12 propositions pour la relance présentées lors de la rencontre du 4 juin avec le président de la République. La priorité pour sécuriser la situation des jeunes est le retrait de la réforme de l’assurance-chômage : l’ouverture des droits dès quatre mois de travail (au lieu de six au cours des vingt-quatre derniers mois) doit de nouveau être garantie afin d’éviter aux jeunes en fin de CDD ou aux intérimaires de basculer dans la précarité.

En vue d’aider les jeunes les plus fragiles à passer le cap de la crise, les Parcours emplois compétences (PEC, anciens contrats aidés), qui concernent 120 000 bénéficiaires, devraient être élargis à un public de 300 000 jeunes par an, pour une durée de…

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