TECHNIP : Les manœuvres déloyales de la direction pour mettre en place un accord sous la loi ont été mis en échec

Publié le 24/08/2018 (mis à jour le 02/10/2018)

Le 22 août 2018, à l'issue de 10 mois de négociations déloyales, la Direction du Groupe TechnipFMC a été mise en échec dans sa tentative de mettre en place un futur comité européen  sans moyen pour fonctionner efficacement

Le 3 juillet 2018, les deux principales fédérations syndicales européennes UNI Europa et IndustriALL alertaient, en co-signant un courrier, l’ensemble des membres du Groupe Spécial de Négociation 2018, sur le fait que le projet d’accord de la Direction "n'atteint pas le niveau minimum requis pour préserver les droits du futur Comité CEE au vu de la législation en vigueur et des pratiques observées dans les Comité CEE en général "

Malgré cela, la Direction décidait de soumettre au vote des 18 membres du Groupe Spécial de Négociation (GSN) un projet d’accord qui ne fixe même pas les conditions de consultation obligatoire du nouveau Comité d’Entreprise Européen (post fusion avec FMC Technologie) et qui supprime en plus la traduction simultanée, pourtant prévue par la loi, lors des réunions plénières.

Le 22 août, fort heureusement, le projet de la Direction n’obtenait pas de majorité (9 voix pour ; 9 voix contre).

Dans cette négociation, rien n’aura été épargné aux négociateurs et à leur Expert : refus d’organiser des réunions de négociation (la 2ème et dernière réunion plénière s’est tenue en octobre 2017), colère de la DRH alternant avec le mépris, refus systématique des propositions des négociateurs ou de leur expert, ultimatum, pression sur les négociateurs, etc.

Pour la CFDT, c’est un nouvel exemple des limites de la « négociation » menée au niveau des entreprises lorsqu’il s’agit de définir le cadre et les règles dans lesquels le dialogue social doit être organisé.

 

La CFDT demande à la Direction de prendre acte de ce vote et de rouvrir immédiatement les négociations sur de nouvelles bases.

 

En effet, dans le contexte de la fusion avec le groupe américain FMC Technologies, les 5000 salariés des entreprises Françaises du Groupe TechnipFMC n’ont pas, au niveau du Groupe, d’instance

permettant un dialogue social de qualité, ni même de représentants au Conseil d’Administration du Groupe.

Pour mémoire, le 17 janvier 2017, le jour même de la fusion, la Direction profitait du transfert du siège social du Groupe à Londres pour dissoudre le Comité de Groupe de Technip S.A. … Pour la même raison, aucun salarié ne siège non plus au Conseil d’Administration du Groupe.

Par ailleurs, avant la fusion, les droits des membres du Comité Européen étaient déjà bafoués. Ainsi, depuis sa création en 2003, la Direction n’avait consulté le Comité d’Entreprise Européen qu’une seule fois : sur le projet de fusion avec FMC Technologie en juin 2016 en leur laissant 8 jours pour donner un avis sur la base des seuls documents financiers transmis aux Marchés...

La CFDT fondait donc beaucoup d’espoir sur la renégociation du nouveau comité d’entreprise européen pour mettre en place le nécessaire dialogue social au niveau européen car le Groupe TechnipFMC est dans la tourmente : vente des filiales grecques et finlandaises (2018), réorganisation en profondeur des branches Subsea / Onshore & Offshore, baisse d’activité très inquiétante en Subsea, explosion des risques psychosociaux et du nombre de démissions, très grandes difficultés pour recruter, politique de rémunération inéquitable (gel des salaires en 2016 et 2017 versus PDG du Groupe le mieux payé du CAC40 en 2018), résultats financiers mitigés, rumeurs de cessions de l’Onshore/Offshore, etc.

La CFDT fera part de cette situation à l’Etat français dans le cadre d’une prochaine réunion tripartite avec la Direction de TechnipFMC le 5 septembre prochain à Bercy.

Cette réunion, organisée à l’initiative de Monsieur Floris, délégué interministériel en charge des restructurations, s’inscrit dans le cadre de l’accord entre l’Etat et TechnipFMC sur les Investissements Etrangers en France.

Par ailleurs, l’Etat français est actionnaire de TechnipFMC (5,35%) et dispose de deux sièges au Conseil d’Administration du Groupe TechnipFMC.