La branche culture

Publié le 23/09/2018 (mis à jour le 11/04/2019)

La culture contribue 7 fois plus au PIB français que l'industrie automobile avec 57,8 milliards d'euros de valeur ajoutée par an. Son coût total pour la collectivité approche 21,5 milliards d'euros.

Le poids économique de la Culture

212,8 Md$ (environ 194 Md€), tel est le montant atteint par le commerce de biens culturels dans le monde en 2013, selon le rapport « The Globalisation of Cultural Trade : A Shift in Cultural Consumption-International flows of cultural goods and services 2004-2013 », réalisé par l’Institut de statistique de l’Unesco et publié le 10/03/2016. « Cela représente près du double du montant observé en 2004. C’est une preuve supplémentaire du rôle essentiel que jouent aujourd’hui les industries culturelles dans l’économie mondiale », indique Silvia Montoya, directrice de l’Institut.

D’autre part, dans un rapport commun au ministère de la Culture et au ministère de l'Economie (L’apport de la culture à l’économie en France déc. 2013), le gouvernement constate que l'impact de l'industrie culturelle total atteint 104 milliards d'euros, soit près de 6% de la valeur ajoutée dégagée en France.

Les choses sont dites : La culture rapporte au pays et pas seulement de l’argent mais aussi des emplois. Les seules entreprises culturelle emploient quelque 670 000 personnes, que leur profession soit culturelle ou non, soit 2,5% de l’emploi dans le pays. A cela s’ajoutent les 870 000 professionnels de la culture qu’emploient les entreprises non culturelles.

Ainsi, cet enjeu culturel est d'autant plus important que ces dites activités culturelles ont aussi un effet d'entraînement sur le reste de l'économie de l'ordre de 46,7 milliards d'euros grâce aux activités induites comme les matériaux utilisés, les loyers, l'électricité, le tourisme, etc.

Au total, l'apport de la culture à l'économie, y compris ces effets d'entraînement, atteint donc les 104,5 milliards d'euros, selon l'étude. Soit 5,8% de la somme de toutes les valeurs ajoutées (ce qu'est, par définition, le PIB).

Le rapport établit donc "une corrélation positive" entre la présence d'une implantation culturelle et le développement socio-économique d'un territoire.

Néanmoins les disparités se font jour quand, dans le détail, sont croisées les études des champs professionnels, des activités et des métiers : CEREQ, OPMQC, DEPS, AUDIENS, etc.

Le champ du spectacle vivant

Le spectacle vivant est un secteur dynamique, en croissance et en constants renouvellements et turn-over de salariés.

Il représente une mosaïque complexe, structurellement fragile sur le plan socio-économique  et généralement à statut associatif.

Marqué par un fonctionnement du marché du travail atypique et hyper flexible (Contrat à Durée Déterminé dit d’Usage [CDDU] relevant de l’intermittence), il génère structurellement des difficultés d’insertion et une instabilité de situation des salariés artistes-interprètes et techniciens tout au long de leurs carrières dans le champ professionnel.

Ce diagnostic est non pas celui d’un déficit de qualification des individus, mais celui d’un marché du travail au fonctionnement totalement ouvert, générant un déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi.

L’appropriation par les décideurs politiques des indicateurs et des résultats des travaux d’étude de la branche est encore le maillon faible quant à la responsabilité qu’ils portent. En effet les subventions de l’état et des collectivités ne répondent pas aux nécessités d’un salariat paupérisé, situation régulièrement mis dans l’actualité à travers les indicateurs de Pôle emploi et de l’UNEDIC. La consolidation et le développement des très petites entreprises nécessite des dispositifs adéquats, qui supposent d’interroger au-delà des projets artistiques, modèles socio-économiques et pratiques de gestion de la main-d’œuvre.

Entreprises

En douze ans (2000-2012), le nombre d’entreprises du spectacle vivant a augmenté de 61% malgré la succession de crises. Cette hausse constante s’accompagne d’une fragmentation du paysage des employeurs et d’un accroissement des disparités entre les grands établissements et une myriade de toutes petites entreprises.

Si 3% des entreprises composent la moitié de la masse salariale totale, 61% emploient moins de dix salariés durant l'année (CDI, CDD et CDDU) et 54% fonctionnent sans aucun salarié permanent !!!

Cette croissance du nombre d’entreprise masque donc la fragilité extrême d’une grande partie d’entre-elles, perceptibles par un fort taux de renouvellement et une faible ancienneté. De plus, le nombre de salariés du spectacle vivant a augmenté de 35% sur la même période 2000/2012.

L’effet ciseaux se confirme : le nombre de salariés augmente plus vite que le volume d’emplois offert. Une hausse des effectifs salariés intermittents et un creusement des inégalités par un effondrement du nombre et de la durée des contrats.

En 2016 : 4 608 employeurs du spectacle vivant et enregistré (audiovisuel, édition phonographique, cinéma)

En 2012 : 19 160 entreprises seulement dans spectacle vivant

Emploi

Un marché du travail donc très instable et volatile. Ce constat d’instabilité et d’insécurité professionnelle continue de dominer le diagnostic du fait du recours largement répandu aux contrats de travail de courtes durées : 84% des salariés exerçant dans les entreprises du spectacle vivant sont en CDD/CDDU en 2016.

Ainsi, le maintien dans l’emploi demeure totalement incertain : déjà la moitié des effectifs présents en 2000, ne l’était plus trois ans plus tard !!

La moitié de ceux qui entrent pour la première fois sur le marché du travail disparaît au bout d'1 an et les 2/3 au bout de 3 ans. En 2016 : 215 163 salariés du spectacle vivant dont 52% d’artistes interprètes, 39% des personnels techniques et administratifs non cadres et 9% de personnels cadre.

La possibilité de faire carrière durablement dans le spectacle vivant ne concerne donc que peu d’individu.

Les volumes de travail annuels dans le spectacle vivant qui compte près de 200 métiers sont extrêmement disparates :

  • près d’1/3 des salariés travaille plus de 500h en 2011 ;
  • 8% des salariés travaillent 1 820h et +, dont 14% de pluriactifs (c’est-à-dire qu’ils exercent également pour des employeurs n’ayant pas le spectacle vivant pour activité principale) ;
  • 24% travaillent entre 500 et 1 820h, près de 2/3 des salariés travaillent moins de 500h en 2011 ;
  • 26% travaillent entre 100 et 500h dont 65% de pluriactifs ;
  • 42% travaillent moins de 100h dans l'année 2011, dont 65% sont pluriactifs pour pouvoir vivre ou survivre…

Couverture sociale

La couverture sociale spécifique aux professions du spectacle ne profite qu’à une partie seulement des effectifs, qu’il s’agisse des droits à l’assurance chômage, la mutuelle, la prévoyance ou encore la formation professionnelle…

La CFDT œuvre, depuis 1993, à la naissance de celle-ci dans le :

•            Spectacle vivant subventionné.

•            Spectacle vivant privé.

•            Edition phonographique.

•            Prestataires techniques au service de la création.

•           Production cinématographique.

 

Les équipes de la F3C s’engagent résolument dans la mise en place des CPNEF ; observatoires, qui dans le futur joueront un rôle important dans l’évolution et l’adaptation de nos métiers.

L’OPCO sera investie, dans les commissions professionnelles par des militants au contact du terrain pour permettre une bonne gestion des dossiers.