Publicité : Bilan 2020

Publié le 15/01/2021

Chaque année, notre fédération dresse un bilan des actions significatives dans les branches. Voici le bilan 2020 pour la convention collective de la Publicité. 

Entreprises de la publicité et assimilées : IDCC : 0086

  • Nombre de salariés : 77 600
  • Nombre d’entreprises : 7 960
  • Représentativité CFDT: 23,65 %

 

Contexte économique de la branche :

Durement touchée par le premier confinement, l’activité des entreprises de la branche a repris à partir du mois de juin, sans bien évidement retrouver son niveau d’avant mars 2020. La crise sanitaire aura encore renforcé les « pure players » numériques (google, facebook, amazon…), au détriment des entreprises plus traditionnelles.  Cette situation économique compliquée a donné lieu à une vague de PSE dans les petites structures et a une forte sollicitation de la CPNE-PSE.

Outre le COVID, l’année 2020 aura été marquée par une prise de conscience de la réalité des violences sexistes et sexuelles au travail dans les agences de pub et de communication. Situation que la F3C CFDT dénonce depuis des années sans réaction des organisations patronales jusqu’à présent. Il aura fallu qu’un scandale impliquant le président de l’AACC (Association des Agences Conseil en Communication) éclate via #BalanceTonAgency pour que devant l’ampleur du scandale les organisations patronales se décident à ouvrir la négociation d’un accord contre les Violences Sexistes et Sexuelles au Travail.

La branche de la publicité est aussi impactée par les travaux de la convention citoyenne sur le climat et les législations qui vont en découler. Cette nouvelle donne législative, mais surtout sociétale oblige les acteurs du secteur à repenser leur façon de travailler.

La fédération s’est impliquée dans les débats concernant le Oui Pub et l’impact sur la filière de la publicité. Ces débats ont mobilisé la branche dès le mois de septembre. En effet, dans le secteur de la publicité, où plus de 103 000 salariés y travaillent, ce sont toutes les agences de publicité, les agences médias et régies publicitaires qui sont concernées. Les pertes d’emploi sont déjà aujourd’hui en hausse dans ce secteur du fait de la crise économique actuelle, une telle proposition de loi sonnerait le glas de l’activité. La majorité des salariés de la publicité ont moins de 35 ans, c’est l’emploi des jeunes qui serait là mis en danger.

Tous les partenaires sociaux de la filière communication ont fait connaître leur position auprès des ministères sur le Oui Pub, via une tribune publiée le 4 octobre 2020 dans le JDD. Et nous continuons de participer aux réunions de la filière communication.

 

Quels impacts du Covid sur la branche de la publicité ?

La crise du coronavirus a mis un coup d’arrêt brutal aux investissements publicitaires, quel que soit le média. La baisse des revenus publicitaires va de 50% (télévision, radio) à 99% (affichage) pendant les semaines de confinement. Une étude de la WFA (Fédération mondiale des publicitaires) table elle sur un recul de 31% des revenus publicitaires pour l’année 2020. Même si la majorité des annonceurs ont reportées leurs campagnes ou adaptées leurs campagnes au Covid, les engagements médias pris en début d’année n’ont pas pu être tenus. Le chiffre d’affaire des agences de communication a baissé de 50%. Les campagnes de communication du Gouvernement n’ont pas permis de sauver certaines agences de communication.

Les plus grosses agences ont déjà recours au chômage partiel et des plans d’économies ont été annoncés. Publicis par exemple a annoncé un plan d’économies mondial de 500 millions d’euros. Le plan d’économies de la branche publicité se traduit par le gel des embauches, la baisse du recours à des free-lances et des stagiaires, la prise de congés. Les créatifs sont les publics les plus touchés par la crise : sans campagne pas besoin de créatif, les anciennes campagnes sont reprises et mise au gout du jour...

Si la crise du Covid impacte la partie économique de la publicité, elle a une influence (positive) sur le contenu des publicités car nous constatons que les marques changent leurs messages publicitaires en faisant des publicités plus proches des clients, avec une communication moins porteuse de stéréotypes et de la volonté d’être tous ensemble.

 

Contexte de la négociation collective de branche :

La branche de la Publicité fonctionne toujours en commission mixte paritaire. Cette branche est active. Une des problématiques de la branche est la scission en deux blocs distincts d’entreprises avec des économies et des sociologies très différentes.

  • D’un côté, les agences de publicité et de communication (Havas, Publicis…) représentées par l’AACC (37%),
  • De l’autre, les entreprises gérant les supports publicitaires (JCDecaux, Exterion Media…) représentées par l’USMP (45%).

Une troisième composante joue les arbitres les agences média représentées par l’UDECAM (18%).

 

Une négociation sur les VSST demandé par les organisations patronales sous fond de vent de #metoo : Les entreprises de la publicité et surtout l’organisation patronale de la AACC (association des agences de conseil en communication) sont secouées par des dénonciations, à juste titre, des salariées concernant les VSST. Laurent Habib, président de la AACC, a démissionné de son poste.  Cela a secoué l’organisation patronale qui a demandé l’ouverture de négociation de branche sur les VSST. Une CPPNI exceptionnelle a eu lieu afin de voir quelle solution de branche pouvait être trouvée : un accord avec des vrais moyens et une vraie volonté politique d’agir sur le sujet.

 

Rappel agenda social 2020 :

  • Salaires
  • Intéressement : finaliser le guide paritaire sur l’intéressement
  • Egalité professionnelle : pour le moment seule une charte existe sur l’égalité. Notre volonté est d’arriver à un accord égalité professionnelle avec un angle sur le sexisme
  • Rapprochement des branches : faire en sorte que notre branche aille dans un secteur économique proche de son activité économique et avec un dialogue social aussi dynamique, voire dans la même logique que l’OPCO
  • Suites accord formation en lien avec la commission paritaire du conventionnel
  • Accord de pro A
  • Financement du paritarisme : continuer, encore, à faire en sorte que l’accord relatif au financement du paritarisme soit étendu
  • Epargne salarial

 

Points saillants :

Commission Mixte Paritaire :

A la date où nous rédigeons cette note, 2020 aura été une année blanche pour ce qui concerne la signature d’accord de branche.

 

  • CPNE-PSE :

La branche est dotée d’une CPNE dite « PSE », qui a pour objet d’apporter une aide financière (en particulier en terme de formation) aux entreprises en difficulté, afin qu’elles puissent mettre en place un PSE de meilleure qualité. Cette commission a été sollicitée deux fois cette année sur 6 entreprises : BBDO, Gutenberg Networks, l’UES NEXT, Saguez and Partners, TESSI TMS et IPG France.

 

Comité de rédaction du Pavé dans la Pub :

Le comité de rédaction réunit 5 à 6 personnes, avec pour objectif de sortir 3 à 4 numéro par an. Les rédacteurs viennent des agences de publicité (Havas – Publicis- BETC…), mais aussi de Solocal, JCDecaux, Altavia, NRJ régie. Au-delà d’un comité de rédaction, c’est surtout un lieu d’échanges sur les pratiques syndicales en entreprise et de remontées d’informations utiles pour les négociations de branche.

 

Liaison d’entreprise : Solocal

La situation économique de Solocal est très difficile. Le groupe a demandé la suspension de la cotation de ses titres dans l'attente d'un accord sur le renforcement de sa structure financière. Il manque cruellement de liquidités.

Solocal a été fortement impacté par la crise de la Covid-19. Les métiers sont en évolution, en particulier les métiers des VRP qui s’orientent sur de la télévente. La direction passe au forceps, sans formation adaptée, cette évolution des métiers qui lui permet de faire des économies importantes en termes de frais de déplacement.

Les instances se sont tenues en format téléphonique, avec des réunions à n’en plus finir, et où la direction joue la montre et crée des tensions entre les organisations syndicales. Le dialogue social a été fortement impacté et sa qualité a diminué.

Les élections au conseil d’administration ont été suspendues du fait de la crise sanitaire. Elles ont repris au second semestre.  La CFDT a remporté les élections.

Concernant les négociations d’accord dans l’entreprise, a CFDT a signé l’accord concernant Plan d’Epargne Groupe et de Plan d’Epargne pour la retraite collectif Groupe SOLOCAL. Cet accord permet d’avoir de l’abondement plus important pour les bas salaires. En revanche la CFDT n’a pas signé l’accord relatif à ARTT , accord qui ne prévoyait aucune avancée pour les salariés : horaires de travail fixes imposés, des efforts demandés qu’aux salariés, la prime variable des télévendeurs manque de visibilité…