TELECOMMUNICATIONS : Bilan 2022
Chaque année, notre fédération dresse un bilan des actions significatives dans les branches. Voici le bilan 2022 pour la convention collective des Télécommunications.
Quelques chiffres de la branche
- Nombre de salariés : 111 800 (-2,3%) incluant les fonctionnaires d’Orange, 90 415 (+1,5%) salariés de droit privé.
- Nombre d’entreprises : 1 169
- Représentativité CFDT (nouvelle mesure) : 33,20%
- IDCC : 2148
- Lien vers la CCN :
https://www.legifrance.gouv.fr/conv_coll/id/KALICONT000005635557
Contexte de la branche
Le chiffre d’affaires des entreprises de notre branche, publié dans le rapport de branche 2022 réalisé par l’Humapp, croît au cours de l’année 2022 (+1,2% attendus). Le taux de marge reste à un niveau très élevé par rapport à d’autres secteurs d’activité (32,3% d’EBITDA).
Si le retour à la croissance est partagé par tous (+1,4% en moyenne), l’un des opérateurs, Bouygues Telecom, se distingue à nouveau avec une progression de plus de 12,7% de son chiffre d'affaires.
Sur le plan de l’emploi, si l’opérateur historique et ses filiales continuent d’accuser un recul des emplois directs en raison du départ progressif de fonctionnaires et de leur « non-remplacement », l’emploi évolue de façon contrastée chez les autres opérateurs. Alors que Bouygues Telecom et Free/Iliad voient leurs effectifs remonter depuis 2018, ceux d’Altice France continuent de diminuer et un nouveau plan de départ volontaire a été initié en mars 2021 avec 1 000 départs réalisés début 2022.
Au total, le nombre d’emplois directs dans les Télécoms s’élève à 111 800 (-2,3%) dont 90 415 salariés de droit privé (+1,5%).
Les tendances déjà constatées dans le passé continuent d’évoluer dans le même sens :
- La répartition des genres est stable au sein de la branche avec une majorité masculine : 63% d’hommes.
- La prédominance des ingénieurs et cadres est stabilisée autour de 69%.
- L’ancienneté des salariés de droit privé dans les entreprises est toujours importante : 62% des salariés ont plus de 10 ans d’ancienneté et la part des moins de 4 ans d’ancienneté représente 17% des effectifs du fait du moindre renouvellement des salariés depuis plusieurs années.
- Corollaire de cette ancienneté importante, les salariés de moins de 36 ans représentent un quart des effectifs salariés (27%).
- 98% de salariés sont titulaires d’un contrat à durée indéterminée (CDI) et 92% de salariés sont occupés à temps plein.
L’emploi en alternance, via les contrats de professionnalisation et les contrats d’apprentissage, reste très développé dans la branche, et repart à la hausse (+8%) depuis la crise sanitaire, avec la présence de plus de 4 696 jeunes.
Les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes de notre branche sont stables.
Par ailleurs nous avons également alerté l’Humapp sur le trop faible taux de salariés en situation de handicap, en baisse dans les entreprises de la branche (3,7% seulement, parmi les 15 entreprises ayant répondu à l’étude de branche).
Nous avons, dans le cadre de l’Observatoire des Métiers, réalisé une conférence le 16 novembre 2022 sur le sujet de la RSE dans les télécommunications. Les militants et militantes CFDT étaient invités à y participer. Vous pouvez retrouver les études de l’observatoire en cliquant sur le lien suivant :
Etudes – Observatoire des Métiers des Télécommunications (metiers-telecoms.org)
Malgré la crise sanitaire, le travail au niveau des instances n’a néanmoins pas été oublié et les négociations se sont poursuivies (principalement à distance) notamment sur le télétravail. Le dialogue social a donc perduré pendant cette année. 42 instances se sont tenues durant l’année (CPPNI, Observatoire des Métiers, CPNE, commission santé, commission d’attribution des titres....).
Négociations de branche
Salaires
Les minima conventionnels ont été négociés lors des séances du 14 décembre 2021 et du 28 janvier 2022 (date bien antérieures à notre connaissance de l’augmentation significative de l’inflation et de l’augmentation du SMIC). Les cinq organisations syndicales sont organisées en intersyndicale, pilotée par la CFDT. Nous avons poussé à la reprise intégrale de l’inflation de 2020 et de l’inflation de 2021 (0,5% + 2,8%). Nous avons annoncé, en début de négociation, une demande à 3,3%, portée en intersyndicale, lors de la réunion CPPNI de décembre. Le patronat a fait évoluer son offre initiale de 2%, à 2,5% lors de la CPPNI de janvier. La CFDT a demandé une nouvelle fois d’être au-dessus de 3% lors de la séance de janvier et a rappelé qu’il n’y avait pas eu d’augmentation des minima en 2021.
Les années précédentes la branche accordait un coup de pouce aux premiers niveaux de salaires. Des évolutions des minima étaient assez faibles, mais existaient et étaient au moins calés sur l’inflation, avec un mécanisme d’anticipation, ou de rattrapage.
Au final, après interruption de la séance de Janvier, l’Humapp a proposé :
- De majorer de 2,8% les salaires minima annuels des groupes A et B de la grille ainsi que le niveau d’accueil (seuil 1) des groupes C à G.
- Les seuils 1bis, 2 et 3 des groupes C et D sont majorés de 2,6%.
- Les seuils 1bis, 2 et 3 du groupe E ainsi que les seuils 2 des groupes F et G sont majorés de 2,5%
Après consultation du conseil de branche, et bien que les propositions de l’Humapp n’atteignent pas la hauteur nos demandes initiales, la CFDT a décidé de signer cet accord et de prendre ces pourcentages significatifs d’augmentation des minima. Ne pas signer cette année signifiait une seconde année sans augmentation des minima de branche, ce qui aurait été compliqué de faire comprendre aux salariés. Seule la CGT n’est pas signataire de l’accord.
Télétravail
La négociation d’un accord télétravail de branche est en cours depuis le second semestre 2021.
Après la temporisation voulue par le patronat sur le sujet, la reprise des négociations sur le Télétravail aura finalement lieu lors de la CPPNI du 18 mars 2022.
Le 1er mars, le conseil de branche télécom s’est réuni et a élaboré un revendicatif Télétravail que les négociateurs défendront en CPPNI.
Le patronat d’abord opposé à s’engager sur des conditions financières d’accompagnement du télétravail, a finalement inscrit dans sa proposition des mesures concernant les plafonds de prise en charge défiscalisés par l’Ursaff. Des mesures concernant la restauration ont également été inscrites.
C’est à ce prix que la CFDT réservait sa signature, apposée le 21 octobre 2022
Négociation portant sur l’épargne salariale
La date limite pour la négociation, initialement fixée au 30 juin 2021, a été reportée à mi 2022.
Un texte satisfaisant sur l’intéressement en entreprise, a été proposé à la signature le 24 juin 2022, proposant diverses modalités d’applications simples. La CFDT en a été signataire.
Accords signés en 2022
- Accord Salaires minima du 28 janvier 2022
- Accord Télétravail du 21 octobre 2022
- Accord Intéressement du 24 juin 2022
Outils pour les équipes
- Tract sur les minima conventionnels applicables : https://f3c.cfdt.fr/portail/f3c/secteurs-d-activites/telecommunications/actualites/telecommunications-minima-conventionnels-applicables-en-2022-tract-srv1_1259050
- Tract sur les contrats de professionnalisation : https://f3c.cfdt.fr/portail/f3c/secteurs-d-activites/telecommunications/actualites/telecoms-contrats-de-professionnalisation-remuneration-2022-srv2_1239156
- Visuel sur signature accords minima : https://f3c.cfdt.fr/portail/f3c/secteurs-d-activites/telecommunications/actualites/telecommunications-la-cfdt-signe-l-accord-salaires-de-branche-srv2_1228193
- Tract la CFDT ne signe pas l’accord égalité professionnelle : https://f3c.cfdt.fr/portail/f3c/secteurs-d-activites/telecommunications/actualites/telecommunications-la-cfdt-ne-signe-pas-l-accord-de-branche-relatif-a-l-egalite-professionnelle-srv2_1217455
- Tract : la CFDT Première dans les Télécoms : https://f3c.cfdt.fr/portail/f3c/secteurs-d-activites/telecommunications/actualites/telecommunications-la-cfdt-toujours-premiere-organisation-syndicale-srv2_1217450