EXPERTS-COMPTABLES ET COMMISSAIRES AUX COMPTES : Bilan 2022

Publié le 11/03/2023

Chaque année, notre fédération dresse un bilan des actions significatives dans les branches. Voici le bilan 2022 pour la convention collective des experts-comptables et commissaires aux comptes.

Cabinets d’expertise comptable et Commissaires aux comptes: IDCC : 0787  

  • Nombre de salariés 2021 : 170 100
  • Nombre d’établissements 2021 : 19 270
  • Représentativité CFDT : 43,10%

 

Les entreprises de la branche relèvent de la convention collective nationale du 9 décembre 1974 [experts-comptables et commissaires aux comptes (cabinets)]. Sont exclus du champ de cette convention les centres de gestion agréés et les associations agréées. 

Lien vers la CCN : https://www.legifrance.gouv.fr/conv_coll/id/KALICONT000005635826 

 

 

Contexte général

La profession d’expert-comptable est une profession réglementée, régie par l’Ordre des experts-comptables.  

Le secteur connaît une croissance importante régulière et continue. Les activités comptables ont vu leur chiffre d'affaires augmenter de 19,7% entre 2015 et 2019.   

L’après COVID s’inscrit dans une continuité de la croissance comme indiqué dans le baromètre effectué par OMECA indiquant les données suivantes pour le second semestre 2022 : 

  • Au sein de la branche, les cabinets affirment une croissance de leurs activités notamment la tenue et présentation des comptes annuels pour 38% au 1er semestre 2022 par rapport à la même période en 2021 (30%), suivi des déclarations d’impôt et le conseil fiscal pour 32% ;
  • Une augmentation des embauches sur les métiers de comptables spécialisés de 84% au 1er semestre 2022 ;
  • Plus de 8 cabinets sur 10 ont embauché un ou plusieurs jeunes en alternance ;
  • En revanche les difficultés de recrutement persistent : 2 cabinets sur 3 (65%) en ont rencontré au 1er semestre 2022 ;
  • En matière de perspectives d’emploi et de recrutement, 24% des cabinets estiment qu’au 1er semestre 2023, le nombre de salariés va augmenter par rapport au 1er semestre 2022 ;
  • Quant à la problématique de la généralisation de la facture électronique, quasiment tous les cabinets sont confiants face à l’échéance prévue en 2024 : près de 9 cabinets sur 10 (86%) estiment être prêts en 2024 ;
  • Pour réussir ce virage de la généralisation de la facture électronique, 73% des cabinets manifestent un besoin d’accompagnement.

 

Plusieurs facteurs ont participé à la croissance continue du secteur et notamment l'évolution du cadre réglementaire avec l'arrivéeduprélèvement à la sourceen 2019, la mise en place de laloi anti-fraude TVA, ... Les clients souhaitent être accompagnés pour comprendre ces réglementations changeantes (et plus spécifiquement pendant la période de la crise sanitaire). La loi Pacte a bouleversé le secteur en relevant les seuils d'audit légal et en entraînant une perte de revenus potentiels pour les activités de commissariat aux comptes des cabinets. La CFDT s’était mobilisée à l’époque pour dénoncer ces changements.  

Les experts-comptables sont souvent en concurrence selon leur spécialité et leur localisation.  

On distingue les grands cabinets (EY – CFDT non implantée, Deloitte, KPMG, et Price Waterhouse Cooper), les groupements (In Extenso), les associations (CER France – fédération FGA) et enfin les cabinets indépendants. Les quatre grands cabinets constituent le “Big four” et rend le marché de la comptabilité et du conseil oligopolistique. Cette particularité n’est pas sans poser de problème lors des négociations collectives de branche, car si la représentation patronale est diversifiée, la représentation subit le poids et l’influence des quatre entreprises majeures. 

La crise a accéléré la transformation numérique des cabinets, précipitant des évolutions attendues depuis plusieurs années.  

La crise sanitaire a accéléré le recours au travail à distance. Les entreprises ne disposant pas d’accord sur le sujet se sont mises à en négocier. Le passage en télétravail des cabinets a entrainé une réflexion profonde de la profession en revoyant les tâches de salariés et la manière de travailler. De plus, le passage en télétravail à développer la demande croissante de profils seniors afin que les salariés soient rapidement opérationnels en télétravail.  

La transformation numérique tend à changer en profondeur les métiers de l’expertise comptable. La facturation électronique peut engendrer un risque pour l’emploi, en particulier pour les professions peu qualifiées. La numérisation rend de plus, possible l’externalisation de travaux pouvant être réalisés hors du territoire national. 

Les cabinets d’expertise comptable et de commissariat aux comptes traversent une période de profondes mutations sur le plan économique, et également du fait de leur engagement croissant sur des prestations de conseil à forte valeur ajoutée, d’une plus forte personnalisation des prestations proposées, et de l’intensification du contexte concurrentiel. De plus, les évolutions réglementaires, qui vont plutôt dans le sens d’une libéralisation de l’activité des cabinets, jouent également un rôle majeur dans l’évolution de leur environnement (comme par exemple la loi PACTE).  

Ces constats interrogent la manière dont les cabinets doivent se positionner à court et moyen terme pour faire face à ce nouvel environnement en termes d’emplois notamment.  

 

 

Bilan conventionnel de l’année 2022

Les négociations sur l’incitation au télétravail entamées en 2021 ont porté leurs fruits puisqu’un accord a été signé pour la branche des experts-comptables au mois de mars 2022. Certes minimal, il constitue une véritable avancée dans un secteur où les petites entreprises sont très nombreuses. Il constitue un socle permettant à tous les salariés de la branche de bénéficier d’un cadre légal.  

L’essentiel du travail de l’année 2022 a été axé, sans surprise sur les salaires. Deux accords successifs ont été paraphés (en décembre 2021 et octobre 2022).

Un groupe de travail planche sur la mise en place d’une mutuelle de branche. Les travaux paritaires sur le sujet sont en phase finale. Début 2023, 4 actuaires viendront faire des propositions en lien avec le cahier des charges collectivement défini.  

Les travaux en lien avec l’égalité professionnelle et sur la révision des grilles de classification ont été suspendus en 2022. Cependant concernant l’égalité femme/homme les travaux reprendront dès le premier semestre 2023. Le dernier accord de branche date du 4 janvier 2013.  

L’équipe de négociation s’est étoffée de Stève Dupuis, secrétaire fédéral, mandaté en CPPNI, CPNE et Omeca (Observatoire des métiers). L’objectif est de prévenir progressivement le remplacement de Denis Touati, qui va partir à la retraite.  

 

Observatoire des métiers OMECA

Deux études ont été réalisées : 

 

Accords signés en 2022: 

  • Accord relatif aux minima salaires du 7 octobre 2022
  • Accord relatif au télétravail du 4 mars 2022

 

Outils à destination des syndicats et des équipes d’entreprise déjà disponibles sur notre site internet fédéral  

 

Elections professionnelles  

La CFDT est implantée dans 35 entreprises sur 66 entreprises. 

Concernant les entreprises, nous avons réussi à déposer une liste dans l’entreprise Cogep, 1 100 salariés, grâce à la mobilisation des syndicats, suite à notre alerte.  Le premier tour aura lieu en mars 2023. Chaque entreprise compte pour les résultats de représentativité, nous ne pouvions pas passer à côté d’une entreprise de plus de 1 000 salariés pour la branche. 

Nous avons eu aussi de très bons résultats chez KPMG. cela est dû à un travail du collectif, des syndicats et de la fédération. Les visios organisées pour mobiliser l’ensemble des acteurs ont porté leurs fruits. La campagne électorale a été très rythmée à travers les nombreuses visites de site et le point d’orgue a été la journée du 14 novembre, journée de mobilsiation de tous pour appeler à voter pour la CFDT. Le travail de valorisation des actions menées par la CFDT a été réalisé à travers de nombreux tract et une présence (nouvelle) sur les réseaux sociaux professionnels afin de toucher les salariés qui sont en télétravail ou qui n’osent pas prendre nos tracts. Les résultats sont à la hauteur de l’implication de tous avec une progression en nombre de siège et en représentativité (63%). Nous restons toujours la première organisation syndicale dans l’entreprise. Le renouvellement générationnel est là avec la désignation de quatre DS, présents sur tout le territoire. Une équipe renouvelée et motivée.