UES OBS : l’initiateur du collectif CFDT passe la main

Publié le 18/11/2022

Rencontre avec le doyen de l’équipe aux yeux rieurs, le délégué syndical central (DSC) Dominique Blanchard, sur le point d’achever sa dernière campagne.

« Quand Dominique a fait entrer la Cfdt début 2000, ils n’étaient que deux. Aujourd'hui on est 12 délégués syndicaux et de très nombreux adhérents. C’est à lui qu’on le doit ! »
Christophe Malherbe, DSC adjoint, UES OBS

th-670x670-portrait dominique blanchard 2022-11-19 21-35-27 589.jpeg
© 
Christine Thomas

Les élections professionnelles du 22 au 24 novembre vont renouveler tous les élus des comités sociaux et économiques (CSE) de l’unité économique et sociale (UES) Orange business services (OBS) qui regroupe trois filiales spécialisées dans les services informatiques, sous convention collective des bureaux d’études : OBS SA, OCD France SAS et ENOVACOM SASU.
Avec un public assez éloigné des syndicats et un turnover tangible, il s’agit pour l’équipe cédétiste d’introduire plus de diversité dans la prochaine mandature afin que le maximum de salariés se reconnaissent dans la Cfdt tant sur les spécificités métiers que sur la répartition géographique.
L’objectif est également de ne pas laisser la CFE-CGC remporter plus de 50%, ce qui déséquilibrerait le dialogue social en faveur des seuls cadres.
Tractage sur site aux quatre coins de la France, heures d’information syndicale pour faire de la pédagogie, communication digitale, les militants ne lésinent pas sur les moyens.

L'issue des élections a beau préoccuper Dominique Blanchard, inquiet de nature, il n’en demeure pas moins satisfait de quitter un collectif de militants engagés et structurés à l’aube de la prochaine mandature.
Le premier mandatement Cfdt, il se souvient que c’était pour négocier l’accord de réduction du temps de travail, « les fameuses 35 heures de madame Aubry ! » Alors délégué syndical central adjoint, il demande à une militante CGT de prendre une carte à la Cfdt pour négocier : « c’est dire si on vient de loin dans les entreprises de services numériques (ESN) ! Nos DRH nous le disaient : on ne fait pas carrière au sein des ESN ! ». Après deux ou trois ans placés chez des clients, la plupart des salariés choisissaient celui qui leur plaisait et essayaient de se faire embaucher ou changeaient d’entreprise pour bénéficier d’une augmentation. Un environnement pas vraiment favorable à la syndicalisation. Néanmoins, à force d’intégration de petites et moyennes entreprises, les différents syndicats s’implantent et se développent petit à petit.
Le maillage du groupe est désormais tel qu’il permettrait une mobilité considérable tant géographique (nationale et internationale) que professionnelle (diversité de métiers) si toutefois la direction encourageait ses salariés à en prendre conscience, évitant ainsi qu'ils ne quittent l'entreprise. C’est pour cela que la Cfdt a beaucoup œuvré sur l’accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) facilitant notamment la mobilité intra entité juridique de l’UES OBS.

Accompagner la mobilité donc, mais aussi soutenir les salariés en grande difficulté comme les aidants, pour qui la Cfdt a été la première à demander, avant même que la législation ne passe, des autorisations spéciales d’absences et la mise en place d’une bourse solidaire. Dominique est fier de chaque victoire syndicale : l'accord d'intéressement un peu moins axé sur la rémunération et un peu plus sur le temps de présence, une prime vacance égalitaire dans la convention collective obtenue à la sueur de leurs fronts de syndicalistes « au bout de quatre années d’âpres négociations annuelles obligatoires ! »
La direction ne peut s’empêcher de répéter aux délégués syndicaux combien leur « package social », bien plus avantageux selon elle que dans les autres entreprises du numérique, coûte cher. « Si seulement elle s’attelait plutôt à donner une vision claire du futur d’OBS regrette Dominique Blanchard, certains salariés ne se demanderaient pas ce qu'ils vont faire dans deux ou trois ans. Les technologies évoluent vite et ils ne sont pas maîtres des choix de l’entreprise ».
Du reste, le DSC ne cesse de leur conseiller de s'engager dans une instance pour « mieux comprendre l'écosystème dans lequel ils se trouvent, essayer d'influer et remonter les informations auprès de la direction un peu éloignée du terrain. » S’engager pour chacun et agir pour tous en somme...
Un des leviers pour susciter l'engagement des travailleurs est sans conteste la responsabilité sociale et environnementale (RSE), « il n’y a pas d'autres sujets qui intéressent les gens. » Les syndicalistes proposent aux sympathisants de s’impliquer au niveau de la restauration ou des déplacements. Et les candidats Cfdt aux élections professionnelles réaffirment leur engagement pour une meilleure RSE dans l’entreprise : « L’urgence écologique et climatique est une évidence pour l’attractivité et la croissance  écrivent-ils dans leur profession de foi.
Pour les militants Cfdt de l’UES OBS, il est essentiel d’informer les salariés sur ce que la Cfdt a obtenu, ses valeurs et sa méthode par le biais d’une réelle politique de communication. Le militant Rolland Houdebine se consacre presqu’à 100% au site internet, véritable plateforme de communication et d’information. Avec le développement du télétravail, il est en effet indispensable de pouvoir atteindre les travailleurs que l’équipe ne peut rencontrer lors de leurs visites.

Après 36 années passées au sein de son entreprise et une reconversion professionnelle, Dominique emporte avec lui le souvenir de rencontres fabuleuses qui l’ont fait « grandir intellectuellement » et de « collectifs humains extrêmement investis pour faire aboutir un projet professionnel ou syndical ».
En l’occurrence, le projet du collectif syndical Cfdt de l’UES OBS est d’accompagner tous les salariés quels qu’ils soient et défendre au mieux leurs intérêts. Le DSC décrit leurs réunions : « il n’y en a pas deux qui sont au même endroit, par conséquent on a dû apprendre à s’écouter (sans se crier dessus !) et se mettre d’accord pour que chacun s’investisse dans la mesure de ses appétences.
Et après les élections ? « Mes collègues m’ont demandé de rester avec eux jusqu’à la fin de la mandature » confie Dominique Blanchard, ce qu’il s’est empressé d’accepter. « Je vais être à 150% avec eux jusqu’aux élections puis assurer un service après-vente tout au long de la transition, pour les soulager. En relisant des accords par exemple, c’était un peu mon métier de relire des documents.» 
« Entre deux vendanges ?! » lance son collègue Philippe Nicolas, DS chez Orange cyberdéfense.
Il ne reste plus qu’à remercier Dominique Blanchard pour son engagement et lui souhaiter une belle aventure vinicole !