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RPS, étude sur la souffrance psychique en lien avec le travail

Publié le 28/03/2024

Résultat de l'étude de Santé publique France de mars 2024 sur la souffrance psychique en lien avec le travail.

Une étude de Santé publique France de mars 2024 publie un article intitulé :

« La souffrance psychique en lien avec le travail à partir du programme de surveillance des maladies à caractère professionnel : résultats des enquêtes transversales 2013 à 2019 et évolution depuis 2017 ».

Principe de l’étude :

Dans les huit régions participantes en 2019, les médecins du travail signalent, les pathologies qui peuvent être en lien avec le travail.

Les troubles pris en compte dans cette étude sont : les troubles anxieux et dépressifs mixtes, les troubles dépressifs, les troubles anxieux, le burn out, les troubles du sommeil, les syndromes de stress post-traumatiques et les autres troubles psychiques regroupant des troubles ou symptômes hétérogènes (somatisation, décompensation de psychose, névrose, troubles du comportement alimentaire, asthénie, conduites addictives et stress lié au travail).

281 379 salariés ont été pris en compte sur la période 2013-2019 : 48.7% des femmes et 51.3% des hommes.

Nous retiendrons de cette étude 4 éléments importants :

En 2019, deux fois plus de salariés souffraient de troubles mentaux par rapport à 2007, selon cette étude.  

L’augmentation est particulièrement notable à partir de 2016.

Les troubles mentaux causés par le travail sont aggravés par ses conditions d’exécution.

Selon les auteurs, "ces augmentations peuvent être dues à de multiples détériorations des conditions de travail, mais elles pourraient également être en partie expliquées par une meilleure information des problèmes de santé mentale, provoquant une meilleure sensibilisation des médecins au diagnostic et une plus ample verbalisation des salariés", avancent-ils.

Une très grande disparité entre les sexes est aussi révélée par ces données. Les femmes sont ainsi "deux à trois fois plus" concernées que les hommes chaque année, révèle l’étude. Chez elles, la prévalence de la souffrance psychique liée au travail - a augmenté de 2007 (2,4 %) à 2018 (6,2 %), avant de baisser légèrement en 2019 (5,9 %). Chez les hommes, elle a progressé jusqu’en 2015, puis diminué légèrement en 2016, pour remonter à 2,6 % les deux années suivantes, détaillent les chercheurs.

Chez les femmes, le risque de souffrance psychique liée au travail est apparu plus important dans les secteurs du transport et de l’entreposage, de la construction et de l’industrie. Chez les hommes, dans l’agriculture, certaines activités de services, l’hébergement et la restauration sont plutôt concernés.

 

Mais si "le nombre de reconnaissances en maladie professionnelle de troubles psychiques augmente régulièrement, il reste faible en l’absence de tableau de maladie professionnelle dédié", notent les chercheurs. Or la souffrance psychique liée au travail "constitue un enjeu de santé publique important" par ses "graves conséquences sur la qualité de vie des travailleurs touchés" mais aussi par son coût pour la société, pointent-ils.

Des "politiques visant à réduire les inégalités entre les sexes dans les secteurs les plus à risque contribueraient à une répartition plus équitable des expositions professionnelles, et auraient possiblement un impact positif sur la santé mentale des salariées", estiment les auteurs.

 

Vous pouvez télécharger l’étude en cliquant sur le lien suivant :

https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2024/5/2024_5_3.html