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Grève au JDD : pour le pluralisme de l'information et la diversité culturelle

Publié le 07/07/2023

La rédaction du JDD est en grève depuis deux semaines et l'on se dirige vers une troisième non-parution ce 9 juillet. Outre qu'elle illustre la banalisation des idées d'extrême droite dans les médias, la situation du JDD est l'exemple parfait de la difficulté, voire de l'impossibilité, pour l'ensemble des personnes vivant en France d'accéder à une pluralité de création et d'information.

A cela, s’ajoutent deux effets collatéraux : la suppression pure et simple d’une ligne éditoriale et le licenciement de journalistes et de salariés qui ne trouvent plus leur place dans un média profondément différent de celui dans lequel ils ont signé un contrat de travail.

La CFDT et la CGT soutiennent avec détermination ce mouvement des journalistes et de l’ensemble des salariés du JJD. Elles sont mobilisées contre toute forme de concentration économique, éditoriale et culturelle. Pour la CFDT et la CGT, la politique de rachat menée depuis plusieurs années par le groupe Vivendi constitue un danger concret pour la liberté d’être informé comme pour la diversité de la création en France.

La volonté de Vivendi est d’autant plus choquante, en termes de démocratie comme d’entreprenariat, que le groupe n'a aucun besoin de pratiquer une telle politique de vampirisation et d'asphyxie de la diversité. Pour promouvoir une idéologie, quelle qu’elle soit, Vivendi dispose largement des moyens financiers pour créer un nouveau média d’information, une nouvelle maison d’édition ou une nouvelle société de production.

Dans ce contexte, il n’est ainsi pas étonnant qu’hier, l’Union européenne reproche à la France de n'avoir fait « aucun progrès » pour renforcer la transparence de la propriété des médias. De fait, la France ne cesse de gagner du temps pour ne rien faire en laissant croire qu’elle réfléchit au sujet.

Marylise Léon et Sophie Binet ont écrit le 5 juillet 2023 à la Première ministre Elisabeth Borne pour l’alerter sur les limites du cadre légal actuel puisque la loi Bloche est insuffisante pour assurer l'indépendance des rédactions vis-à-vis des actionnaires et la loi de 1986 relative à la liberté de communication ne permet pas de maîtriser la concentration des médias, sans compter qu'elle ne concerne en rien ni la production culturelle ni la protection de sa diversité.

La CFDT et la CGT demandent donc à Elisabeth Borne d’initier une révision du cadre légal et des dispositifs pour garantir le pluralisme et l’indépendance des médias, ainsi que la diversité de la création et de la diffusion culturelle en France.